12/11
2019

V81 TBO & BEMA

Compte rendu de la visite

Les Forêts

 

Les forêts ne sont pas seulement des lieux où on ramasse des champignons, et où d’autres pratiquent chasse ou promenade.

Toute une industrie contribue à son maintien et à son exploitation.

Mercredi 12 novembre a été, pour 62 Passionnés Nantais, l’occasion de s’en rendre compte et de découvrir un univers industriel conduit par des gens de grande expérience, grâce à un parcours de découverte organisé par Jean Bureau.

Reprenons les choses dans l’ordre chronologique de l’exploitation du bois, et non celle de la visite.

BEMA

BEMA, à Nozay, accompagne notamment les projets de déboisements et reboisements.

Avec une équipe de 20 salariés et 30 chauffeurs elle dispose de tous les engins nécessaires à l’abattage  des arbres, que ce soit en milieu urbain ou forestier

D’autres engins broient en surface ou en profondeur, même dessouchent quand c’est nécessaire

Le bois ainsi enlevé peut être soit emporté sur des bennes ou des camions, voire déchiqueté sur place

Le sol est ensuite préparé par des labours forestiers puis replanté

BEMA a ainsi replanté 1 million d’arbre sur 4 ans

Si la forêt française à doublé de surface depuis 100 ans pour atteindre plus de 17 millions d’ha, seul 31% de celle ci est exploitable.

Beaucoup de surfaces boisées ne sont plus dotés que d’arbre en fin de croissance (ne remplissant plus leur rôle écologique) ou de pousses de mauvaise qualité.

 

Pour s’en rendre compte, Jean Bureau a prévu une démonstration in situ, sur une parcelle de mauvaise qualité, dite taillis pauvre, en bordure de la forêt du Gavre.

Celle ci ne se compose plus que de quelques arbres et essentiellement des bouillées de bouleaux et châtaignés chétifs

Un énorme engin de 350cv, doté d’un bras manipulateur et d’une scie circulaire, abat le travail en quelques secondes : arbre étêté, tronc scié et posé à terre, branches bouleaux et châtaigniers coupés et posés en tas.

Ces chutes seront enlevées et il n’y aura plus qu’à la planter d’espèces nobles : 1/3 en chênes et le reste en Douglas

 

Ces prestations sont largement aidées et subventionnées : crédits d’impôts, subventions sur la maitrise d’œuvre, les travaux de reboisement etc.. et BEMA constitue les dossiers.

Avec un dossier bien monté par BEMA, le coût final de traitement d’un taillis pauvre en future forêt n’est que de quelques €/ha pour le propriétaire.

 

Les troncs sont achetés par les scieries, telle que TBO, tandis que les branches sont déchiquetées et transformées en copeaux.

Ces copeaux sont criblés et triés pour diverses utilisations, essentiellement pour les chaufferies industrielles

 

Le site de BEMA stocke, nous l’avons vu, d’énormes quantités de copeaux, dont le taux d’humidité est soigneusement mis sous contrôle, le prix de vente en dépendant.

BEMA génère un chiffre d’affaire de 10millins d’€uros

 

TBO

Cette journée nous a permis de visiter la scierie TBO, achetée en 2008 par Jean Bureau.

L’activité de la scierie est sur 3 volets :

• Achat de grumes (ou troncs) dans un rayon de 300km

Pour environ 100m3/jour

• Scierie, pour chênes et résineux à destination de la fabrication de palettes (60% du CA), ainsi que pièces de charpente ou de parquets
• Fabrication de palettes (4000/jour)

 

La scierie est très automatisée et fonctionne à flux continu, les grumes à l’entrée, les planches à palettes à l’autre bout.

 

En terme de volume, 50% des grumes terminent en copeaux et chutes, qui recyclés représentent 8% du CA (granulés, combustible pour chauffage, litières pour animaux etc.)

 

 

Les palettes sont en pin maritime, laricio ou épicéa.

Là aussi la chaine est très automatisée, malgré 1000 références de palettes gérées dont 200 courantes.

Certaine subissent une mise en étuve  (Norme  Nimp15) pour éliminations des insectes.

 

La production est de 4000 palettes/jour.

 

Elle reste très dépendante de l’activité industrielle et la crise de 2009 a eu pour conséquence une chute de 30% du CA. Mais TBO a su passer cette période et est revenu à une production de croisière pour un CA de 5,3 millions d’€, avec 40 collaborateurs.

 

Un local annexe est dédié à l’entretien des lames de scie. Une lame coute 450€ et doit être remplacée toutes les 4 heures ….. à condition de ne pas tomber sur un éclat d’obus ou une balle perdue !

 

Et la Jahotière dans tout cela ?

 

Outre un café croissant d’accueil offert par Jean Bureau dans sa scierie, un excellent cocktail nous y attendait, toujours grâce à la générosité de notre ami Jean.

 

Après un historique de cette propriété, qui a vu défiler maintes personnalités nantaises, un excellent repas nous y attendait avant d’attaquer notre périple forestier.