18/05
2010

Compte rendu de la visite

Comme d’habitude, les membres étaient présents dès 10 heures à notre lieu de rendez-vous, derrière le parvis de l’église de la Trinité de Clisson. Nous étions 31. Ecologie oblige, plusieurs membres avaient effectué des covoiturages. Bravo.

Nous avons eu le plaisir d’accueillir trois nouveaux membres : Jean-Pierre, Dominique et Patrice. Bienvenue.

Ghislain de la Gâtinais a pris les rênes de la visite.

Quelques rappels géographiques et  historique du passé. Clisson  est un lieu de convergence entre la Poitou, la Bretagne et la Vendée. Dès le début nous avons entendu une déclinaison de la généalogie des rois, les Seigneurs de Clisson, des vieilles familles nantaises et clissonnaises : Cacault, Gelin, Lemot, mais nous ne pourrons jamais en restituer l’essentiel ( Chapeau Ghislain).

 

Cette neuvième visite ( V9)  est dans le droit fil de nos sorties précédentes, au niveau des personnages et de l’histoire. Nous y retrouvons la grande majorité des familles déjà citées et qui ont marqué la ville de Nantes et des environs.

 

Afin d’enrichir la lecture des explications vous pourrez lire des informations riches et complètes en cliquant   sur les mots clefs ( bleutés et soulignés). Vous accéderez  ainsi aux informations officielles de la Mairie de Clisson qui sont très explicites et très bien documentées.

 

Petite Histoire de la ville de Clisson

Au carrefour de trois anciennes provinces, l’Anjou, le Poitou, la Bretagne, la Vallée de Clisson possède une histoire passionnante qui fait remonter le temps jusqu’aux environs du 11ème siècle. La période très prospère du Moyen-Age et l’appartenance au duché de Bretagne marquent encore de nombreux édifices. D’illustres personnages ont habité l’imposant château de Clisson comme Olivier V Le Connétable ou François II, père d’Anne de Bretagne… Lors des guerres de Vendée, fin 18ème, la Vallée subit de plein fouet la violence des combats. L’arrivée de trois personnages amoureux de l’Italie constitue alors le point de départ d’une véritable renaissance: les frères cacault et Frédéric Lemot introduisent l’architecture à l’italienne dans la reconstruction de la vallée…

* Olivier IV, Connétable de France

Sa devise  était « Pour ce qu’il me plest ».  De cette origine, la ville de Clisson a adopté la devise ainsi que le bouclier en forme d’écu au-dessus duquel ont été ajoutées les tours du château.

* Clisson, la médiévale

Le XIII èmesiècle a vu naître la partie la plus ancienne du Château encore visible. Au cours des cinq siècles suivants, ce verrou des Marches de Bretagne se renforce de nombreux bastions et enceintes. La citadelle voit la naissance, au XIV èmesiècle, d’Olivier de Clisson, futur Connétable de France et compagnon d’arme de Dugesclin, avant de devenir au XV èmesiècle la résidence préférée de François II Duc de Bretagne. La vie s’organise peu à peu dans la cité, l’activité commerçante est intense et les voyageurs sont nombreux à vouloir séjourner dans cette ville au carrefour des Trois Provinces du Poitou, de l’Anjou et de la Bretagne. Après les heures de Gloire, viendra la misère…

 

 

* L’épisode tragique des Guerres de Vendée

Le XVIII èmesiècle est une époque de catastrophes successives : les grands froids qui gèlent la vigne au cœur, la grande crue qui ruine les bas-quartiers de la ville et enfin les guerres de Vendée.

Clisson qui se trouve au centre du conflit est envahie tour à tour par les troupes royalistes et républicaines qui en font un quartier général et une base de repli. En 1793, après la défaite de Torfou, les Bleus incendient la ville qui subira ensuite le passage des Colonnes Infernales avec leur cortèges d’atrocités. La ville sort complètement détruite de ces affrontements, elle n’est plus qu’un champ de ruines ; désertée par ses habitants, elle redevient la terre des loups.
Clisson est pratiquement rayée du territoire.

* Le XIX èmesiècle, Clisson l’Italienne

Clisson devra son renouveau au début du XIX èmesiècle à l’arrivée des frères Cacault et du sculpteur Frédéric Lemot. Chassés d’Italie par les émeutiers anti-républicains, Pierre et François Cacault (nantais d’origine) rentrent en France et décident de s’installer à Clisson en 1798, subjugués par le charme de sa Vallée.

Fortement marqués par la culture et l’architecture italienne, ils entreprennent une reconstruction de la ville en ruines sur le modèle Toscan. Tuiles canales, briques minces, baies en arc en plein cintre viennent orner les habitations, mais aussi les usines, les tanneries et les moulins qui bordent la Sèvre.

François-Frédéric Lemot (ami de François Cacault) achète la garenne du château (ancienne réserve de chasse des Seigneurs de Clisson) en 1805 puis le château en 1807. Il y construit sa villa romaine, y aménage et plante un parc en l’agrémentant de fabriques.

De 1810 à 1827, Jacques-Charles Valentin finance la conversion d’un ancien couvent de bénédictines (incendié en 1794) en villa italienne. La Garenne Valentin voit le jour… Clisson, grâce à ces quelques hommes et bien d’autres encore, bénéficie aujourd’hui d’une architecture qui transporte les visiteurs hors du temps et de l’espace. La garenne Lemot, la Garenne Valentin, le Château Médiéval, les églises et les chapelles sont ouverts au public.

* Au XX èmesiècle

Ce siècle aura été celui de tous les progrès, mais aussi celui de trois guerres – 14/18;39/45 et Algérie -et des inondations – en 1906, 1960 et 1983-.

Riche d’un passé aussi bien festif que tragique, Clisson est aujourd’hui une ville dynamique et accueillante …

Quelques personnages clef

François-Frédéric Lemot (1771-1827)

Sculpteur officiel de 1790 à 1827, Lemot contribue aux grands chantiers de l’Etat, traversant pas moins de huit régimes politiques différents, des lendemains de la Révolution à la Seconde Restauration. Il exerce aussi, au sein de l’Institut, une activité d’enseignant à l’Ecole des Beaux-Arts et de dessinateur officiel de médailles. Il fut proche de David, de Vivant-Denon, du pouvoir presque toujours…

Lemot est notamment connu pour le décor de la tribune d’orateur de la Chambre des Députés, et les statues équestres d’Henri IV (Paris, Pont-Neuf) et de Louis XIV (Lyon, Place Bellecour).
Sa carrière débute en 1790 avec son bas-relief en bronze Le Jugement de Salomon qui lui vaut le prix de Rome.  Il part alors séjourner à l’Académie de France à Rome et découvre les sites antiques, les jardins romains et les paysages d’Italie. Ce climat d’effervescence artistique est brusquement interrompu en 1793 par les émeutes antirépublicaines qui éclatent contre les Français.

La rencontre avec les Cacault à Rome : un amour de l’art partagé
Le diplomate d’origine nantaise, François Cacault (1743-1805), en mission auprès du Pape, est chargé de rapatrier les artistes français. Avec son frère Pierre Cacault (1744-1810), peintre, installé à Rome depuis vingt ans, il rentre en France et prépare son installation à Clisson en 1797.

Dès ses premières missions diplomatiques à Naples et à Florence, il a commencé à constituer une collection de peintures, sculptures et estampes : les deux frères projettent de créer un musée-école et de « contribuer à la diffusion du goût et de la beauté, et de favoriser l’étude ».

Le musée est ouvert à Clisson en 1804 et ferme dès 1805, à la mort du diplomate. Les œuvres de la collection Cacault sont pour une grande partie conservées depuis 1810 au musée des Beaux-Arts de la ville de Nantes.

La découverte de Clisson en 1805
Une véritable amitié liait les deux frères et Lemot depuis leur rencontre à Rome.  Au printemps 1805, alors qu’ils souhaitent promouvoir leur musée et la ville de Clisson, les Cacault y invitent Lemot. Celui-ci est séduit par le site, frappé par « le grand caractère de ce paysage » où il trouve des émotions proches de celles qu’il a connues devant des paysages italiens et suisses.

Dès juin 1805, Lemot achète le « bois de la Garenne », l’une des anciennes réserves de chasse des seigneurs de Clisson. Peu à peu, des achats de terrains sur l’autre rive de la Sèvre permettent de constituer un domaine de treize hectares, aux perspectives exceptionnelles.

La création de ce parc est pour l’artiste officiel, soumis à de multiples contraintes de thème et de style, une formidable expérience de liberté… Jusqu’à la fin de sa vie, il s’attache à réaliser son « rêve italien », et donne forme à un domaine influencé par les jardins pittoresques de la fin du XVIIIe siècle et qui évoque l’Italie, notamment le site de Tivoli. Il ponctue le parc de « fabriques », constructions naturelles ou artificielles, pittoresques et symboliques, propices aux évocations historiques, artistiques ou littéraires, inspirées de l’Antiquité.

Une vocation artistique exceptionnelle pour Clisson
Le musée-école et le jardin pittoresque de Lemot auraient dû coexister, pour entretenir une rare émulation artistique. Les décès des Cacault en 1805, puis 1810, mirent un terme à un ambitieux projet.
Lemot cependant réussit à donner une place d’exception à Clisson dans le monde des arts, notamment à partir de 1817 lors de la publication des vues gravées d’après Thiénon.

L’acquisition des ruines du château médiéval par Lemot en 1807 traduit aussi le goût de l’artiste pour l’histoire nationale et plus particulièrement le Moyen Age, ce que son œuvre officielle ne lui avait pas permis d’exprimer…

Le désir de retraite à Clisson
Lemot était déjà propriétaire d’une villégiature dans l’Oise. Il a peu séjourné à Clisson, en dehors de sa présence régulière en juin, mais espérait s’y retirer et avait prévu un atelier dans sa villa. La veille de sa mort, ses terres de Clisson sont érigées en baronnie. Lemot, notable reconnu, aurait sans doute joué alors un rôle politique local… Une destinée qui est celle de son fils Barthélémy entre 1845 et 1881…

François et Pierre Cacault

 

Fils aîné d’un maître-faïencier, paveur en chef de la ville de Nantes, il enseigne l’art des fortifications à l’Ecole militaire. Puis il embrasse la carrière diplomatique : secrétariat d’ambassade auprès de Talleyrand à Naples, missions diplomatiques à Florence et à Rome (rapatriement des artistes français en 1793, suivi du départ des convois d’œuvres vers la France dans le cadre des traités de Bologne et Tolentino, négociation du Concordat auprès du pape). Il est élu Sénateur de Loire-Inférieure en 1803.

Esprit lettré, d’une grande curiosité intellectuelle et artistique, François Cacault commence à constituer une collection d’œuvres dès son arrivée à Naples en1785. En vingt ans, il réunit un ensemble considérable de peintures (notamment de l’école italienne), sculptures et gravures, classé alors juste après la collection du Louvre. Le collectionneur est animé du désir de créer un musée-école, pour que ces œuvres contribuent à la diffusion de l’enseignement artistique dans les départements. La situation de Clisson, à la croisée des routes de trois départements, est idéale pour ce projet.

Dès l’ouverture du musée, les écrits sont élogieux. Cacault veut faire connaître davantage encore Clisson. Il sollicite le soutien de ses amis artistes, de ceux qui sont bien en place à Paris. Il invite Lemot. Un jardin paysager, peuplé de fabriques, et riches d’allusions à l’Italie serait un prolongement idéal pour le musée-école…

L’absence d’archives et la mort prématurée de François Cacault nous empêche de mieux préciser le lien soupçonné entre le musée et le jardin, de part et d’autre de la Sèvre Nantaise… Mais Lemot sut rendre hommage à François et Pierre Cacault, « amis des arts », en leur dédiant le temple de l’Amitié.  Ils ont en effet véritablement joué un rôle précurseur dans la vocation artistique de Clisson.

Pierre René Cacault (1744-1810)

Fils cadet du maître-faïencier nantais, il est sous-ingénieur des Ponts-et-Chaussées, puis s’oriente vers l’architecture. Il est pressenti comme architecte-voyer à Nantes mais part en 1774 pour Rome où il entre dans l’atelier du peintre Vien. Il choisit de rester à Rome, où il exerce ses talents de peintre, copiant des tableaux de maîtres pour une clientèle de touristes.

Revenu en France, il assure le suivi du chantier de la maison de la Madeleine, à Clisson, où il compte se retirer avec son frère. Il se consacre au projet de musée-école, préparant les albums d’estampes, rédigeant l’inventaire des œuvres, et veillant à la progression de la réalisation du musée-école en l’absence de son frère François Cacault que ses obligations retiennent encore loin de Clisson.

Il était surnommé par les Clissonnais le « père plein cintre », en raison de son goût affirmé pour certains détails d’architecture à l’italienne…

Joseph Gautret (1771-1851)

Un régisseur parfaitement impliqué dans les projets et leur mise en œuvre. Suivant les conseils de Pierre Cacault, Lemot sollicite dès 1805 Joseph Gautret, fonctionnaire municipal à Clisson, pour assurer les fonctions de régisseur de son domaine. Géomètre-expert, Gautret participe à la reconstruction de la ville, et plus tard, à l’établissement du cadastre. Il exerce aussi les fonctions de juge de paix.

La correspondance échangée entre Lemot et Gautret de 1805 à 1827 est une source précieuse pour la compréhension du parc, des constructions et des aménagements entrepris au château (fonds privé).
A travers agendas et plus de 600 lettres, le rôle de Gautret apparaît dans sa complexité : direction de chantiers, gestion des plantations, organisation de l’accueil de Lemot et de sa famille ou amis, démarches administratives, recherches de biens en vente et négociations pour Lemot et ses amis.
On y voit notamment combien le chantier de la Garenne Valentin, voisin, est lié à celui de la Garenne de Lemot…

Gautret exerce avec rigueur ses missions, conseille lors de décisions à prendre sur un chantier, et il contribue aux recherches que Lemot fait sur le château de Clisson.
Estime et affection liaient les deux hommes.

Mathurin Crucy (1749-1826)

Fils d’un entrepreneur de bois de charpente, Mathurin Crucy suit une formation d’architecte. Il reçoit le grand prix de Rome et séjourne à l’Académie de France à Rome de 1775 à 1779: la découverte des monuments de l’Antiquité est déterminante pour ses choix futurs d’architecte, tous profondément marqués par cette culture antique.
Sa carrière se déroule surtout à Nantes : architecte-voyer de la ville en 1780, il met en œuvre le plan d’embellissement de la ville et l’urbanisation du quartier Graslin. On lui doit les chantiers de l’immeuble Montaudouin, du Théâtre, de la Bourse, de la Halle au blé, des Bains publics sur l’île Feydeau et de nombreux plans et projets pour différents quartiers nantais.Il dessine aussi les plans de la reconstruction de la cathédrale de Rennes (1781 et 1786).

En 1800, il quitte ses fonctions d’architecte-voyer pour reprendre les chantiers familiaux de construction navale dont il doit accepter la faillite en 1806.

En 1806, il est sollicité par Pierre Cacault pour un projet de tombeau à la mémoire de François Cacault à Clisson : c’est le début d’une étroite collaboration avec Lemot. Crucy est impliqué dans le projet de la Garenne et produit de nombreux plans pour la villa, la maison du jardinier , le temple de l’Amitié, l’Obélisque, l’édicule à l’antique, le tombeau à l’antique, le temple de Vesta. Il est également sollicité pour le chantier de la Garenne Valentin et pour un projet de maison sur le bastion à orillon Est du château de Clisson.

Depuis 1809 il est architecte du Département, et responsable de l’établissement de plans de plusieurs églises. Il n’a plus le temps nécessaire pour faire progresser le projet clissonnais, et ressent aussi les fatigues de son âge avancé.

Pour sortir de l’impasse, Lemot fait appel en 1816 à son ami Pierre-Louis Van Cléemputte, architecte parisien. C’est à lui que l’on doit la réalisation du temple de Vesta et la reprise des travaux de la villa…

Barthélémy Lemot (1810-1883)

Après une jeunesse parisienne, le fils du sculpteur choisit de s’établir à Clisson à partir de 1841. Il ne semble pas avoir exercé de profession, mais il assure plusieurs mandats de maire à Clisson entre 1845 et1881, et de conseiller général du canton de Clisson entre 1852 et 1881.

Son attachement à l’œuvre de son père l’encourage à poursuivre le chantier de la Garenne : on lui doit l’achèvement de la villa, le belvédère, l’escalier monumental, la « galerie des illustres », la colonnade en pierre fermant la cour, la glacière,…

En tant que maire, il encouragea le choix du style italianisant pour la construction de plusieurs édifices publics : salle d’asile, école publique de garçons, presbytère Notre-Dame.

Il fit reconstruire ou restaurer à l’italienne des bâtiments dont il était propriétaire : moulin de Plessard (Cugand), moulin de Persimon et métairie du Pas Nantais (Gétigné), maison rue Albert Forget à Clisson.

L’église de la Trinité

A l’origine, l’église de la Trinité était l’église d’un prieuré bénédictin dépendant des abbayes de Saint Martin de Vertou et de Saint Jouin de Marnes. Au XIème siècle, le prieuré était occupé par les chanoines réguliers de St Augustin. Il revient ensuite, à une époque indéterminée, aux religieux bénédictins (sans doute au XIIème siècle de St Jouin de Marnes.

Au XVIIème siècle (1645), une petite communauté de bénédictines de Fontrevault s’y installe, crée un collège et y reste jusqu’à la Révolution.   La Trinité est incendiée en 1794, passage des Colonnes Infernales.

Au moment de la restauration de l’église Notre Dame, les habitants du faubourg de la Trinité protestent et réclament également la restauration de leur église. Les autorités acceptent de faire de cette dernière une succursale de l’église paroissiale Notre Dame où on célébrera des messes les dimanches et fêtes.

En 1867-70, la Trinité subit des restauration qui lui font perdre une grande partie de son intérêt.

L’église de la Trinité, au plan non aligné date du XIIIème siècle, mais elle a subi beaucoup d’altérations au cours des siècles. Aujourd’hui, l’église, orientée à l’est, est formée d’une nef à 5 travées avec bas-cotés et transept. De l’église primitive, il ne reste que peu de choses appuyées contre le mur du chœur, 2 arcades romanes, basses en plein cintre, soutenus par 3 courts piliers ronds et trapus, témoignent du XIème siècle. L’église de la Trinité a été profondément modifiée au XVIIème siècle, lors de l’arrivée des bénédictines. Le chœur très allongé, à chevet plat, remplace l’ancien chœur roman et son abside.

Le transept, à l’origine, portait, sur chacun des deux bras, une petite absidiole. L’abside placée sur le bras sud a été détruit au XVIIème siècle pour la construction du chœur. Aujourd’hui il ne reste qu’une absidiole sur le bras nord.

Le chevet plat du XVIIème siècle présente un retable, dont les colonnes de marbre de diverses couleurs sont surmontées de chapiteaux corinthiens dorés. Le retable est richement orné de guirlandes et mascarons, de statues des 4 Evangélistes en plâtre et, à sa partie supérieure, d’un médaillon ovale représentant la Sainte Trinité.

La façade, et une grande partie de l’église, sont remaniées au XIXème siècle. Seule la tour carrée qui surmonte la croisée du transept a échappé aux réparations de 1867 (sur chacune de ses faces sont percées 2 longues et étroites ouvertures qui paraissent être du XIIIème . Les voûtes de la nef et des bas côtés sont postérieures à 1867 ; avant cette date, il n’y avait pas de voûte mais un plafond lambrissé. Il est cependant probable qu’à l’origine, il y avait une voûte en pierres.

Les 2 bras du transept ont gardé en partie leur caractère ancien. Les gouttières sont en cuivre . Patrice et François peuvent le certifier.

La Garenne Valentin

La Garenne Valentin doit son nom à Jacques-Charles Valentin, ancien marchand boucher du roi. Attiré sur les bords de Sèvre par son ami, le sculpteur Frédéric Lemot, il acquiert l’ancien

 

couvent des Bénédictines de la Trinité de Clisson en 1807- 1809

Séparé de l’église de la Trinité par un cimetière, se trouvait ici un couvent, occupé au XIème siècle par des religieux de l’ordre Saint-Augustin, puis par des Bénédictins au XIIème siècle. A leur arrivée en 1645, les religieuses bénédictines en font un beau monastère et un pensionnat de jeunes filles, qui dominent la ville.

Le cloître forme un carré parfait composé d’arcades. Le parc s’étend sur les deux rives de la Moine.

Le couvent est incendié en 1794, en même temps que l’église. Il avait auparavant été réquisitionné comme bien national. En 1796, l’assemblée communale s’y réunit pour procéder aux élections.

Valentin décide d’édifier sa résidence d’été à l’imitation des villes de la campagne romaine, sur l’emplacement de cet ancien couvent, en partie démoli et dont il intègre certains éléments.

Dès 1810, Lemot aide son ami Valentin : il fait appel à Joseph Gautret, gestionnaire de la Garenne Lemot et à l’architecte Mathurin Crucy pour les plans de la Garenne Valentin. Mais Lemot en restera le maître d’œuvre.

L’ensemble de la Garenne Valentin, accolé à l’église de la Trinité, se constitue des restes de l’ancien cloître du couvent, du Belvédère et de trois corps de logis.

Le premier corps de logis longe la galerie voûtée de l’ancien cloître du couvent de la Trinité. Le pignon sud du logis comprend un portique néoclassique, composé de 4 piliers doriques surmontés d’un fronton. Des escaliers descendent en terrasses jusqu’à la Moine et accentuent le caractère italianisant de cette architecture. Cette aile a enfermé les appartements de la famille Valentin.

Le second logis, construit face à la Moine, est aussi réalisé sur les restes de l’ancien couvent

Enfin, le dernier corps de logis se situe en bordure de la place de la Trinité. Il prend le nom de galerie puisqu’il renfermait une importante collection de tableaux et de plâtres ayant appartenu à Valentin mais aujourd’hui disséminés. La galerie fut détruite en 1902.

Valentin convertit l’ancien clocher des religieuses en belvédère

Le style rustique à l’italienne de la maison du jardinier de Lemot se retrouve dans la porterie (ou Pavillon Henri Aillet), construite avec des baies en plein cintre appareillées de briques ainsi que dans la grange.

Ainsi donc, les travaux commencés en 1810, perdurent jusque dans les années 1822-30. Le meilleur dessin qui restitue la Garenne Valentin telle qu’on pouvait encore l’admirer au début du siècle, est dû à Lemot lui-même et conservé aux archives Auvray : on y observe les ailes, le belvédère. Sans cela, nous ne pourrions imaginer l’importance et la beauté du site, dénaturé par la destruction de la galerie au début du XXème siècle, et du belvédère, dénaturé par la construction d’un bâtiment sans caractère à la place de la treille et par la restauration malencontreuse de l’ancien clocher des religieuses en ciment gris et briques violettes.

Le parc de la Garenne Valentin a été aménagé à partir d’un jardin déjà existant. Ici, comme à la Garenne Lemot, on trouve le jardinier Lechappé.

– La Moine coule dans le parc planté d’essences méditerranéennes.

Le parc paysage possède une fabrique monumentale appelée le « Pavillon des Rochers » édifié sur un rocher de granite dominant la Moine, sur les fondations des latrines de l’ancien couvent. C’est l’exemple parfait de la fabrique italianisant avec son garde corps en tuileaux et son oculus en brique.

Le Viaduc

Le viaduc est construit au-dessus de la rivière « La Moine » pour faciliter la traversée de Clisson par la route nationale Nantes-Poitiers (axe Nantes-Poitiers était auparavant desservi par le petit pont gothique St Antoine). Ce viaduc de 1840-41 est une œuvre de l’inventeur nantais Jégou d’Herbeline.

Il comporte 15 arches de granit et a une hauteur de 20m.  Une dénivellation de 1 m, s’étend entre les 2 extrémités du viaduc. Dessous, l’on se croirait dans une cathédrale Gothique : la perspective des piles du viaduc ressemble à une voûte sous croisée d’ogive.

Sur le viaduc, un vaste panorama sur la ville s’offre à nos yeux (château, église Notre Dame, Garenne Valentin…).

En 1944, au cours de leur retraite, les Allemands détruisent quelques arches, qui sont reconstruites après la guerre.

La Garenne Lemot

Quelle est la définition d’une garenne???

À l’origine, la garenneest un espace réservé, mis en défens, donc « garé » et « gardé », ce qui explique la prolifération des lapins. Une garenneest un endroit boisé où vivent des lapins sauvages. D’ou le lapin de garenne… Merci Patrice.

Le Domaine Départemental de la Garenne Lemot est aussi un parc de 13 ha propriété du Conseil Général de  Loire Atlantique qui se visite tous les jours.

La Garenne-Lemot ne peut pas se comprendre sans connaître l’état de dévastation de Clisson à l’issue des guerres de Vendée. Le domaine n’aurait sans doute pas même existé sans ces événements tragiques. Or donc, la ville de Clisson était en 1797 totalement ruinée, ses bâtiments incendiés et ses habitants décimés ou enfuis; une petite moitié de la population initiale survivait aux alentours dans des baraques en bois. Les frères Cacault, nantais de la bourgeoisie montante et amateurs d’art, projetèrent de redévelopper Clisson en mettant en synergie art et reconstruction. Ils créèrent une école de peinture sur un des coteaux (le bâtiment fut détruit dans la deuxième partie du 19ème), et initièrent l’usage d’un style italianisant pour la reconstruction, donnant l’occasion à des artistes et architectes de voir et mettre en oeuvre ces éléments .

Le sculpteur François-Frédéric Lemot (1771-1827), grand prix de Rome ,en rapport avec les Cacault, vint à Clisson pour ce cénacle artistique et fut extrêmement séduit par les lieux. Dès son premier séjour de 1805 il ébaucha son projet d’un domaine et acheta à cette fin la Garenne, ancienne réserve de chasse des seigneurs de Clisson. Il poursuivit jusqu’à sa mort en 1827 l’aménagement des lieux, comprenant une résidence de maître, dite « Villa Lemot », entourée d’un parc à l’anglaise exploitant les abrupts du vallon où coule la Sèvre, et les vues sur Clisson. Lemot donna à son parc deux orientations. En premier lieu, parc italianisant par la reproduction de l’antique et de la campagne romaine, avec les pavillons d’habitation et les plantations d’espèces méditerranéennes (en particulier des pins majestueux). En second lieu, parc à fabriques philosophique. Lemot menait une carrière d’artiste officiel à Paris et ne résidait que l’été à Clisson. Il s’appuya sur son ami l’architecte nantais Mathurin Crucy ,et sur le régisseur clissonnais Gautret.

L’inspiration dominante à la Garenne Lemot est celle de l’Italie. Lemot a créé des vues qui font illusion. On pense à la Toscane, ou à Tivoli…  L’architecture contribue fortement à cette impression : grâce à la villa néoclassique si présente dans le paysage, au temple de l’Amitié ou au temple de Vesta qui évoquent Tivoli, ou bien à la Maison du jardinier qui témoigne de l’engouement de Lemot pour l’architecture rustique italienne.

Autre bâtiment majeur du paysage Clissonnais , La Villa Lemot est le bâtiment Italien que l’on repère en arrivant à Clisson. Elle marque le paysage et l’esprit du visiteur. édifiée de 1824 à 1861 deux larges terrasses ombragées, à la manière des pays méditerranéens, donnent à sa façade les airs d’une grande demeure italienne de style Néo-Palladien. Elle fait face au château et domine le paysage.

 

 

L’artiste Thiénon, ami de Lemot la préfigure et la dessine déjà dans ses carnets de voyage en 1817.

La Garenne Lemot est un jardin d’artiste, œuvre de liberté au sein de la carrière officielle du sculpteur dont le nom est lié au décor de grands monuments publics (Palais Bourbon, Louvre, Pont-Neuf, …).

En ces lieux, entre 1805 et 1827, Lemot a laissé libre cours à son imagination.  A la ville médiévale de Clisson, il a superposé l’image d’un paysage suggérant les vues pittoresques de Tivoli, des jardins de Rome ou de la campagne de Toscane ou d’Ombrie.

La composition du parc s’inspire aussi de jardins français pittoresques du XVIIIe siècle (Ermenonville, Méréville, Mortefontaine…) que Lemot appréciait. Ces jardins se distinguaient par l’asymétrie recherchée, leur caractère champêtre, et la présence de constructions ornementales souvent inspirées de l’Antique. Des citations gravées sur les rochers de la Garenne évoquent ces jardins inspirateurs.
Les petites constructions qui se découvrent au hasard d’un détour du chemin, ou dans les perspectives qui relient les deux rives de la Sèvre, sont appelées « fabriques ». Elles n’ont aucun lien avec une activité artisanale ou industrielle : c’est le nom qui est attribué depuis la fin du XVIIIe siècle aux temples, colonnes, tombeaux, grottes et autres ornements placés symboliquement dans les parcs…

L’inspiration dominante à la Garenne Lemot est celle de l’Italie. Lemot a créé des vues qui font illusion. On pense à la Toscane, ou à Tivoli…  L’architecture contribue fortement à cette impression : grâce à la villa néoclassique si présente dans le paysage, au temple de l’Amitié ou au temple de Vesta qui évoquent Tivoli, ou bien à la Maison du jardinier qui témoigne de l’engouement de Lemot pour l’architecture rustique italienne…

 

La maison du jardinier

La Maison du Jardinier, construite entre 1810 et 1815, offre un remarquable exemple d’architecture rustique italienne, au goût du jour en ce début de XIXe siècle grâce à des recueils d’architecture.

Elle s’inspire de plusieurs modèles, dont ceux de la ferme fortifiée et de la ferme toscane. Son pittoresque vient de l’organisation des espaces, des décrochements de volumes, du choix de la brique, de la tuile, des baies géminées, serlienne, loggia, portique…

Elle a inspiré par la suite de nombreuses constructions dans les alentours.

L’inspiration antiqueest très présente dans le parc de Lemot.  Les statues du Sénateur, d’Esculape et de Faustine comme les deux temples, l’obélisque, la borne milliaire, le tombeau, mais aussi la prairie dite d’Arcadie ou les Bains de Diane invitent à ce voyage dans le temps.    Pour information, à la demande de Ghislain : Sainte Faustineest née le 25 août 1905 dans le village de Glogowiec dans les environs de Lodz, en Pologne.

C’est aux descendants de Lemot que l’on doit la mise en place de la statuaire plus près de la villa.

Le genre historiquetrouve aussi sa place dans le parc.  Passionné par l’histoire nationale, auteur d’une notice historique sur le château et son Connétable Olivier de Clisson, Lemot crée une Grotte d’Héloïse (Abélard est né au Pallet, village tout proche de Clisson), ainsi qu’une Grotte d’Ossian, une colonne dédiée Henri IV… Le goût pour l’Italie voisine avec l’esprit        « troubadour ».

Temple de Vesta

Il constitue l’ornement majeur du parc de Lemot . Les plans bien qu’anonymes peuvent être attribués à Crucy. Plusieurs  projets précèdent la réalisation définitive : celui adapté est plus simple que celui envisagé initialement par Crucy. Les modifications sont appor tées conjointement par Van Cleemputte et Lemot.

 

Lespremières assises de l’édifice sont posées pendant l’été 1819. Le chantier est ralenti par la difficulté que Gautret éprouve à se procurer les matériaux nécessaires à la construction. L’ensemble est achevé en juillet 1822. Il évoque le Temple de Vesta à Tivoli (l’observation est judicieuse concernant le parti général et surtout l’aménagement du site mais le dessin et les propor tions de la tholos de Clisson sont différents de ceux de la tholos de Tivoli). Ce temple est composé de 18 colonnes à chapiteaux doriques (et non corinthiens) placées sur haut stylobate autour d’une cella circulaire.Les colonnes en granit et architraves sont taillées localement par Baudry. Bases et chapiteaux sont réalisés à Paris. Le centre du temple correspond à une petite pièce circulaire avec une por te et 3 fenêtres. La pièce présente un pavement octogonal noir et blanc en pierres des Rairies. Le décor de bustes en plâtre entre les fenêtres et de statuettes en terre cuite a disparu. Le projet d’amener les eaux de la route de Poitiers jusqu’à un grand bassin derrière le temple pour les faire retomber sur les rochers à l’imitation des cascades de Tivoli ne fut jamais réalisé. On a seulement un soubassement de brique circulaire et élevé.

Le Moulin du château

La grande filature à 4 niveaux de baies à la clissonnaise qui domine les bas quartiers de la Trinité, se rattache originellement aux moulins dits du château. Affectée au travail des cotonnades à la Restauration, cette unité connu une existence troublée, jalonnée de crues et d’incendies. Ce site hydraulique, situé à la confluence de la Sèvre et de la Moine, est attesté déjà en 1407.

L’historien clissonnais, Paul de Berthou, n’hésite pas à rattacher le moulin de la rive gauche au système défensif du château médiéval le moulin fortifié fut détruit au XIX ième siècle.

Dans son ensemble, le site comprend 4 moulins au XVI ième siècle, répartis par paire sur chaque rive, et assure donc aux rives de Clisson une part confortable de leurs revenus.

Les « moulins du château » produisent de la farine de froment et de seigle.

En 1714, ces moulins appartiennent à Descazaux du Hallay, un des plus gros négociants nantais, membre du Conseil de Commerce. Leur affectation est uniquement farinière et un moulin à vent dit de « Toutejoye » leur est adjoint. Un bail consenti en 1757 par le receveur de la châtellenie à Antoine Forget, meunier, pour 1000 livres par an, confirme l’importance de la position et le rendement élevé qu’on peut en attendre, d’autant plus qu’un « droit de minage » perçu sur les grains transitant par Clisson leur était attaché.

Ces installations ont souffert de la crue de 1770 et des incendies de la guerre civile. Ils ont ensuite été saisis par le prince de Condé, successeur du prince de Soubise.

Rachetés comme biens nationaux par Claude-Antoine Marson, consul de France, les bâtiments ruinés donnèrent probablement matière à une opération spéculative. Marson essaya, semble-t-il, de se faire indemniser des dommages de guerre puis en 1812 donna mandat à Joseph Gautret de vendre les moulins qu’il n’avait toujours pas rétablis.

En 1817, Lemot se porte acquéreur. Il arrente les moulins à Pierre Housset.

Le site de la rive droite, équipé d’une papeterie pendant très peu de temps, est acheté en 1826 par Joseph Armansin et Jean Baptiste Lenoir qui le transforme en filature. Il est aménagé dans le style clissonais et file le coton d’Amérique puis la laine.

L’énergie hydraulique se révélant irrégulière, une machine à vapeur de 14 chevaux fut ajoutée en 1834. Le coût de cette installation obligea Lenoir à vendre son affaire à son principal créancier, le baron d’Yvoley, le 11 avril 1836, lequel lui rétrocéda l’usine en location..

L’usine traitait 80 tonnes de matière par an et employait 310 ouvriers. Un incendie ravage la filature en juin 1851 et interrompt brutalement son expansion. L’affaire redémarre à un rythme plus modeste en 1860. Le bâtiment actuel pourrait dater de 1860. Reconstruit sur un plan rectangulaire, cette filature « à la clissonnaise » comprend 4 niveaux de baies appareillées de brique, séparées en 7 travées. Cette filature a connu plusieurs crues et incendies.

La filature ne compte plus que 49 ouvriers en 1873 et se spécialise dans la laine.

En 1929, un nouvel incendie ruine probablement les 2 derniers étages, qui ont été démolis et remplacés par un seul.

Borne militaire

En 1812, Lemot projette de signaler, par une borne milliaire, l’existence d’une hypothétique voie romaine de Nantes à Poitiers qui aurait traversé la Garenne sur la droite de la Sèvre. Elle est érigée en 1813 (elle a été réalisée par un artisan local).De l’autre coté du chemin, un montoir à l’antique renforce l’idée

d’un passage de cavaliers romains le long de la rivière. Ce montoir est une imitation d’un siège de pierre utilisée par les cavaliers romains pour monter à cheval.

Colonne de Madrid

La colonne de Madrid, située à flanc de coteau, serait un réemploi provenant du château de Madrid construit par François 1er après son évasion espagnole. C’etait un des premiers chateaux de la Renaissance Française, il fut détruit fin XVIII. Il avait la particularité de compor ter des façades en céramiques peintes. La pose de cet élément peut être considéré comme un hommage de Lemot à l’architecture et à la Renaissance, période où l’on a réinventé les modèles Classiques.

Le rocher Rousseau

Le poème est inspiré de celui du poète anglais Shenstone, dédié à une fontaine, qui est gravé sur la grotte de la fontaine du parc d’Ermenonville. Ce poème est adapté par Lemot qui substitue au 1er vers « Ô limpide fontaine », le texte plus approprié « Ô limpide rivière », dédiant ainsi le poème à la Sèvre qui coule au bas de son jardin. Il a été gravé sur le rocher dénommé alors Rocher Rousseau. Les inscriptions, grandes et peintes en rouge, sont exécutées par un tailleur de pierre du pays.

 

Le texte du rocher Rousseau à la Garenne-Lemot est le suivant :

Ô limpide rivière, Ô rivière chérie,
puisse la sotte vanité
ne jamais dédaigner ta rive humble et fleurie,
que ton simple sentier ne soit point fréquenté
par aucuns tourments de la vie,
tels que l’ambition, l’envie,
l’avarice et la fausseté.
Un bocage si frais, un séjour si tranquille,
aux tendres sentiments doit seul servir d’asile.
Ces rameaux amoureux entrelassés exprès,
aux Muses, aux Amours, offrent leur voile épais.
Et ce cristal d’une onde pure,
à jamais ne doit réfléchir
que les grâces de la Nature
et les images du plaisir.

 

 

La plaque relative aux inondations

 

 

Le Pont de la Vallée

 

Le Pont de la Vallée (classé Monument Historique), en granit, est construit au XVème siècle, probablement par le duc François II pour relier les faubourgs de la Trinité et Saint Antoine à la ville close de Clisson. La particularité de ce pont réside dans la présence de ses 6 voies d’eau, arches de dimensions inégales

La voie d’eau joignant la rive gauche, au pied du château, était autrefois enjambée par un pont-levis constituant la « Porte de la Vallée ».

Trois voies d’eau – voie d’eau centrale, voies touchant la rive droite et la rive gauche (après la destruction du pont-levis) étaient munies de passerelles de bois au Moyen Age. Ces 3 ponts de bois constituaient autant de défense passive et pouvaient être détruits en cas d’assaut venant des faubourgs. Ces passerelles furent remplacées par des voûtes en pierre au XIXème siècle.

Ce pont comporte 5 éperons en granit qui ont pour but de détourner des piles, le fort courant pendant les crues, les troncs d’arbre et parfois les glaces qui dérivent. Maintes fois submergé depuis le Moyen Age, ce pont résiste cependant grâce aux éperons. De plus, les éperons constituent un refuge pour les piétons lors des croisements de voitures hippomobiles.

Les Halles

 

Le marché de Clisson remonte aux origines de la ville. La halle (ou les halles), datant du XV è s., occupe le centre-ville : elle s’étend de la rue St Jacques à l’extrémité Sud le la place Notre Dame

A cet emplacement, a toujours eu lieu le marché de Clisson, établi par les seigneurs du lieu, à coté de leur château. Il s’agissait pour eux d’amener le commerce dans la ville pour la rendre prospère et augmenter leurs propres revenus, au moyen de droits perçus sur la vente de denrées.

C’est au cours du XV è siècle que le duc François II décide de couvrir l’ancienne place du marché.
Cette halle est constituée de 3 essences de bois différents : chêne, châtaignier, sapin. Elle se compose d’une grande nef entre deux bas-cotés. La vaste toiture, irrégulière, est supportée par des poteaux de bois et couverte d’ardoises.

Avant 1790, la halle est le lieu traditionnel du marché et sert également de succursale aux églises trop exiguës pour accueillir les fidèles lors de grandes fêtes religieuses. En temps de Carême et de missions, les prédicateurs parlent aux fidèles rassemblés sous la halle, où à cet effet, on dispose une chaise. En bas de la halle, se trouve l’Auditoire ou Chambre de Justice civile.La halle est épargnée des différents incendies liés aux Guerres de Vendée.

En effet, la halle est le seul lieu où peut loger une armée : aussi les Républicains et les Royalistes prennent-ils soin de la conserver intacte. C’est un des seuls édifices préservés lors des Guerres de Vendée.

Néanmoins, l’état général de délabrement des constructions voisines, après les conflits, ont beaucoup fragilisé la halle. On note entre autres que la toiture craint les ouragans. Sa consolidation est une priorité pour les marchands et habitants. Entre 1796 et 1800, le budget municipal est presque entièrement consacré à la restauration de la halle. (Selon certains, la halle ne présenterait plus aucun  élément  antérieur au XVIII è siècle compte tenu de ses restaurations).

Au XIX è siècle(1819), la commune représentée par J.Gautret, fait l’acquisition de cette halle :

En 1821-22, le coté sud de la halle, regardant vers le château, est élargi, en reprenant le répertoire architectural italien (combles ouverts, arcs appareillés en brique…)

Un plan de 1866 indique que le 2 bâtiments sont accompagnés d’une galerie de 11 piliers de section carrée. Sa fonction est inconnue et sa disparition reste inexpliquée.
Avant de devenir une galerie d’art et l’Office de Tourisme de la Vallée de Clisson, ces 2 édifices abritaient une tonnellerie et une poissonnerie.

 

Le château de Clisson

Le site de Clisson occupe une place géostratégique

de première importance depuis le milieu du IX è siècle,

époque à laquelle le Sud Loire fut inclus dans le territoire

breton jusqu’à la région clissonnaise.

Depuis lors, cette place forte se dresse face à l’Anjou et

au Poitou. Le château de Clisson représente un véritable

ouvrage de synthèse de l’architecture militaire. On peut y

étudier les caractéristiques propres à chaque époque et

l’évolution de conception de défense d’un site.

Les premiers seigneurs de Clisson, mentionnés pour la

première fois en 1040, sont d’origine franque et se

prénomment Gaudin et Gui. Ils ont bâti une tour en bois

sur une hauteur naturelle protégée par une palissade

solide et un fossé profond.

Guillaume de Clisson, mentionné en 1217, est le véritable fondateur du château actuel (en pierres), bien que ce dernier présente aujourd’hui des éléments architectoniques de la seconde moitié du XII è siècle.

Le château actuel se présente sous la forme de 2 enceintes polygonales, flanquées l’une à l’autre et édifiées entre le XII é s. et XVI é s.

Le 1er château est construit à partir des XII – XIII é siècles jusqu’au XIV é s. par les seigneurs de Clisson. Il est édifié sur un éperon rocheux et profite à l’Est de la défense naturelle qu’est la Sèvre Nantaise. Le château se présente sous la forme d’une enceinte polygonale, flanquée de tours rondes. Ce château a été la demeure natale d’un personnage oublié par l’histoire de France, Olivier IV de Clisson ( 1336-1407), futur connétable de France.

Le second château, édifié à partir de 1466 suivant les désirs du dernier duc François II, vient couvrir le front Ouest exposé du château. François II souhaite faire de ce château une puissante forteresse et une résidence princière. Il y épouse en secondes noces Marguerite de Foix ( en 1471). De cette union, naîtra Anne de Bretagne.

Puis François II cède son château au fils qu’il a eu avec sa maîtresse, Antoinette Maignelais qui habitait Cholet. François d’Avangour devient donc propriétaire du château en 1481. Au XVI è s, du temps des Guerres de la Ligue, les d’Avangour couvrent le front Sud du château avec 3 bastions terrassée d’orillons et améliorent les fortifications de la ville. En 1588, le futur Henri IV tente en vain de prendre le château.

Au cours du XVII è siècle, le château se transforme en résidence de plaisance.

Au XVIII è siècle, propriété de Charles de Soubise, il n’est plus habité et tombe en ruine.

Le château de Clisson est incendié en 1793-94 pendant les Guerres de Vendée. L’ancienne forteresse, en ruine, devient une réserve de bois et de pierres.

En 1807, Frédéric Lemot se porte acquéreur du monument : il peut ainsi intégrer à son parc de la Garenne, en cous d’aménagement, une ruine authentique, chargé d’histoire. Tout en entreprenant une restauration partielle du château, il y introduit des aménagements destinés à relier esthétiquement la ruine aux constructions italiennes et au parc de la Garenne. Il construit, notamment, des piliers en brique destinés à supporter une vigne ; il aménage un jardin à l’italienne dans le bastion construit par François II et transforme la grande terrasse des écuries en véritable pépinière.

Le château reste dans la famille Lemot jusqu’en 1962, date à laquelle il devient propriété du Conseil Général de Loire-Atlantique. Il fait, depuis lors, l’objet de nombreuses campagnes de restauration.

 

Le Musée Cacault

Le musée, fondé en 1804 par Pierre et François Cacault, marque de manière pertinente l’histoire de la reconstruction de Clisson, après les ravages causés par les Guerres de Vendée. La création d’un musée, à partir d’une collection rassemblée par un amateur passionné, est intimement liée aux réflexions de la fin du XVIII è siècle concernant l’instruction, l’accessibilité au patrimoine et la décentralisation de l’art.

Dès 1797, en vain, François Cacault, diplomate en Italie, fait connaître au gouverneur français son vœu de voir fonder, dans chaque département, une collection d’œuvres d’art. C’est à Clisson, où il a choisi de s’établir, que François concrétise son rêve : créer un « musée-école ».

Clisson possède alors la plus riche collection de tableaux qui existe hors de Paris. Les inventaires dressés en 1808 font apparaître « 1155 peintures, 64 sculptures et 134 recueils d’estampes ». Destinée à servir de modèle et d’exemple pour les élèves et le public, la collection Cacault propose un panorama relativement complet de l’art occidental (grande variété de peintures du XIII au XIX è s., de sculptures).

Construits entre 1799 et 1804, les bâtiments abritant le musée se trouvaient à coté de l’ancien presbytère de la Madeleine qui servait d’habitation aux frères Cacault. L’édifice adoptait le style italien et le parti des grandes galeries organisés autour d’une cour carrée. De larges baies au sommet des murs en vis-à-vis éclairaient largement les salons et galeries.

Dans un soucis pédagogique, les collections étaient présentées par genres, selon un parcours didactique : paysages, scènes de genre, batailles, portraits, sujets historiques et religieux, sculptures…

La visite du musée fut possible jusqu’en 1807. François mourut en 1805. Pierre, après avoir vainement cherché des solutions pour maintenir la collection à Clisson, fut contraint d’en négocier la vente à la ville de Nantes en 1810. Elle constitue aujourd’hui un fond d’art ancien très important pour le Musée des Beaux-Arts de Nantes.

Quelques particularités

– La rue Tire jarrets

A 16H30 les membres ont du mal à se séparer et ils continuent d’échanger.  Excellent déjeuner, Merci et Bravo Gonzague, Tu n’arriveras pas à faire mieux… Chiche?Merveilleuse ballade et nombreux rappels de notre histoire locale , Merci Ghislain.Encore une fois cette visite ( V9)  fut « passion’nantes » .

 

Présentation de la rencontre

Passion Nantes invite ses membres à visiter la ville de Clisson

 

 

Les groupes

  • Groupe 0 (10:00) : 31 places disponibles sur 31

Informations complémentaires

  • Aucun tarif renseigné pour le moment.

Date et lieu

Le 18/05 2010

Prochaines rencontres

16/05
2024
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05/06
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V- 119 Soirée festive avec épouses

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Nous aurons le plaisir de nous retrouver autour d'un grand barbecue voir méchoui chez notre ami Guillaume Libaudière aux Montys à Hte Goulaine. Notez cette date en attendant d'autre informations.