Compte rendu de la visite

Cimetière Miséricorde

Les 32 membres présents de PASSION’NANTES vont déambuler sur les  9 ha du Cimetière Miséricorde et abritant 16 000 tombes et près de 30 000 corps… Répartis en 2  groupes sous la houlette de Madame Catherine Olart et de Ghislain, nous avons slalomé entre les pierres tombales et au fil de nos pas nous avons rencontré les auteurs des évolutions locales. Nous y avons retrouvé les pionniers qui ont participé à l’essor de  la ville. De nombreux noms ont déjà été évoqués lors de nos diverses visites.  Nous retrouvons la trace de la plupart de ces personnages ou de leurs descendants.

Historique du cimetière de Miséricorde

 

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En 1026 est fondée la chapelle de Miséricorde. Selon la légende, elle aurait été édifiée en hommage à trois chevaliersayant combattu un dragonde grande taille sévissant dans la forêt qui recouvrait autrefois la zone du Marchix. La mâchoire du dragon aurait été conservée dans une boite métallique qui faisait partie du trésor de la cathédrale de Nantes. En 1791 la municipalité de Nantes achète la tenue maraîchère de la Miséricorde, qui tenait son nom de la chapelle dépendant de la paroisse Saint-Similien. Sur ce terrain – destiné à accueillir les défunts des paroisses de Notre-Dame, Saint-Nicolas et Saint-Similien – est implanté le cimetière Miséricorde. Le premier hôte en a été un certain Jean Clouet, inhumé le 3 mai 1793. Ravagé au cours de la Guerre de Vendée, il renaît quelques années plus tard. Il est pourvu d’un mur de clôture et d’un portail en bois conçu par l’architecte Mathurin Pécot en 1803. En 1816, il est procédé à un agrandissement rendu possible par l’acquisition d’une parcelle de 3 600 m2avec une partie des fonds récoltés par la taxe exceptionnelle prélevée pour l’entretien des troupes alliéesvictorieuses de Napoléon Ie.

En 1837, le cimetière est considéré comme « le plus beau » de Nantes ; aussi le conseil municipal décide de doter l’entrée d’une grille monumentale. En 1829 le cimetière souffre du manque de place, on procède à des inhumations par deux dans la même fosse. La mairie achète alors un terrain assez cher mais jouxtant le cimetière, augmentant la surface de celui-ci des deux tiers à partir de 1830. En décembre 1847, l’architecte-voyerDriollet propose de créer une nouvelle nécropole « loin de toute habitation » rue Noire. En effet les riverains de Miséricorde s’opposent à une nouvelle extension du site. Ils s’appuient sur le décret du 23 Prairial an XI qui impose une distance de minimum 35 mètres des habitations, et interdit l’implantation de cimetière dans l’enceinte des villes. Argumentant sur le fait qu’il s’agit d’un site existant et que les zones d’extension prévues placeraient les sépultures plus loin des habitations que celles qui étaient déjà implantées, la préfecture de Loire-Inférieureautorise un nouvel agrandissement sur un terrain adjacent. 36 000 m2supplémentaires sont aménagés. Lors d’une délibération concernant une nouvelle extension de 27 000 m2en janvier 1890, la municipalité de Charles Lechat fait mentionner que cette extension est autorisée à condition qu’on s’attelle au problème des concessions perpétuelles, dont le développement provoque une pénurie de place, et on évoque l’alternative de la crémation, avant de conclure à la nécessité d’un nouveau cimetière. La surface totale du cimetière Miséricorde atteint près de 9 hectares.

La visite du cimetière

Passé le portail monumental, ses chimères et guirlandes sculptées dans le tuffeau, on entre par la rue du Bourget dans un sanctuaire. Le Christ gisant face à la conciergerie dans un parterre de buis et houx, rappelle aux mortels qu’ils sont dans un lieu de recueillement, cadre de la communion durable entre vivants et défunts.

La chapelle disparue a laissé, depuis novembre 1791, place au cimetière général et à sa majestueuse allée bordée de tilleuls et de cyprès où s’aligne une soixantaine de mausolées au style néo-gothique construits en l’honneur de grandes familles nantaises.  Planté de frênes, de camélias, cèdres, aubépines, érables, lauriers et d’un unique palmier, le lieu de sépultures fleuries de gerbes et couronnes a dû être agrandi à quatre reprises pour atteindre neuf hectares.

Quelques hôtes célèbres : Ils ont fait l’histoire de Nantes… ( rappel de quelques noms)…pour en savoir plus : fleche de la souris + CTRL+entrée

A gauche de l’entrée principale, la partie la plus ancienne, composée des cimetières juif et protestant que borde le cimetière particulier de la famille Durand-Gasselin(première concession créée le 28 mars 1822), est celle où reposent le plus de personnalités nantaises.

Traverser les allées donne l’occasion d’évoquer le souvenir de quelques illustres hommes politiques : Normand, Guist’hau,Sibylle, Leloup…d’industriels: Gengembre, Babin-Chevaye, Bureau… de bienfaiteurs: Garnier de Silly, Berruyer… d’urbanistes : Ceineray,Chenantais, Orieux… d’artistes: Delaunay, Le Roux…  ( lien vers de nombreuses familles locales)

Parmi les noms les plus connus inscrits sur les stèles de la Miséricorde : Guist’hau(qui fut aussi député et ministre), Ceineray, Chenantais, Henri Gosse (frère Camille de Jésus) Livet, Mellinet,Cambronne,Mangin(famille fondatrice du Phare de la Loire), Bellamy,Cassegrain, Decré, Dubigeon, Grandjouan,Lefèvre-Utile,Say, Pierre Henri Charpentier, Jean-Maurice Étienne Amieux, Paul Eudel,René Waldeck-Rousseau, la famille Dobrée, Jules-Élie Delaunay, Jean Simon Voruz,fondeur dont les plaques d’égouts ont fait la fortune , les parents et la sœur de Jules Verne,Jean Baptiste Fidèle Bréa, Le notaire Louis Pommerayeeut moins de chance dans ses affaires. Il mourut dans la misère après avoir créé le passage Pommerayequi fait toujours la gloire du patrimoine nantais, Pierre Haudaudine, Frédéric Cailliaud, René Guiné, Léon Jost, Alexandre Fourny. L’existence de la tombe de Mathurin Crucy, dans un certain état d’abandon, est mentionnée par un article de L’Ouest-Éclairdu 3 novembre 1936. La première victime du devoirenterrée à Miséricorde est Pierre Jamoneau, un pompier volontaire, boulanger puis chauffeur de la société Lefèvre-Utilede profession, mort à 29 ans le 27 décembre 1892 des suites des brûlures subies en combattant « l’incendie de la rue Crucy ».Lotz, le fabricant de machines à vapeur et notamment du premier véhicule de transports en commun . Et encore le raffineur Say. René-Waldeck Rousseau, Paul Bellamy, ou encore le député Babin-Chevaye.

Dans le carré israélite on trouve la tombe de Salomon Kétorza, qui en 1898 fait découvrir le cinéma à Nantes en installant un cinéma ambulant, avant de créer en 1920 le cinéma Katorza qui en 2010 est toujours en activité.

les militaires

Il y a les militaires, des généraux Mellinet, Cambronne,Bréaau capitaine aventureux Charles-François François,surnommé le « dromadaire d’Égypte » en passant par le garde national Pierre Haudaudine.

Et tous les autres…

Il y a aussi tous ceux, (artistes, résistants, syndicalistes, etc.), un peu moins connus du grand public, dont l’action n’en a pas moins été remarquable. Évoquons juste le Dr des pauvres, Camille Berruyerou la femme médecin Yvonne Pouzin, spécialisée dans le traitement de la tuberculose.

D’autres anonymes et martyrs d’épidémies ou de guerres ont depuis rejoint ce jardin terrestre tel Léon Jostet Alexandre Fournyfusillés parmi les cinquante otages le 22 octobre 1941. Sur la tombe de ce dernier, un monument a été érigé.

Médailles polis, bustes de bronze, stèles ouvragées, effigies mortuaires, sépulcres de Livet, Bouhier, Mellinet, Cambronne, Mangin, Bellamy… Ce sont ces Nantais d’hier qui constituent la mémoire de la ville.  C’est une partie de l’histoire nantaise qui se lit sur les tombes du cimetière de la Miséricorde

La sépulture de Frère Camille de Jésus

Plus loin à droite, au milieu d’autres tombes, la sépulture de Henri Gosse, en religion Frère Camille de Jésus, est la plus visitée.  Depuis sa mort le 5 février 1915, sa modeste pierre tombale devenue un lieu de culte, couverte de fleurs et de remerciements apportés par des pèlerins venu demander quelques grâces spirituelles et temporelles.

Un autre personnage connu inhumé dans ce cimetière :  Charles Leroux

Marie-Guillaume Charles Le Roux est un artiste peintre paysagiste du 19e siècle , (1814-1895), né et mort à Nantes, passionné de la Loire et de ses environs, et des paysages du bocage des Deux-Sèvres. Charles Le Roux a investi toute sa vie dans la réalisation de peintures de bords de Loire et dans ses activités d’homme politique local.

Charles le Roux est un paysagiste proche de l’école de Barbizon, il est un habitué des salons parisiens et c’est également un homme agricole qui s’ attacheà la modernisation de l’ agriculture . Il décède à Nantes le 27 février 1895, 6 rue de l’Héronnière et est inhumé au cimetière Miséricorde où sa tombe est toujours visible .

Monuments particuliers

La colonne du 30 juillet1830, élevée en hommage à dix martyrs de la Révolution, sur son socle de granit, est un monument commémoratif coiffé d’une coupole, d’une urne sculptés par Suc rappelle aux générations présentes le courage des défenseurs de nos libertés.

Ce mausolée a été édifié à la mémoire de dix nantais tués par la troupe le 30 juillet 1830 lors d’une manifestation place Louis XVI (devenue depuis place du Maréchal-Foch). Le 25 juillet 1830, une ordonnance modifie la règle de composition du Collège électoral, point de départ des Trois Glorieuses. Ainsi éliminée, la bourgeoisie commerçante et industrielle nantaise, qui prend connaissance des faits avec quelques jours de décalage dus au temps nécessaire à la communication de l’époque, manifeste le 29 juillet place de la Comédie (actuelle place Graslin), opération au terme de laquelle quinze arrestations ont lieu. Le lendemain, 150 personnes, dont certaines armées, manifestent devant le bâtiment où siège l’État-Major. Un coup de feu est tiré, la riposte de la troupe est immédiate, entraînant les dix décès. Une souscription publique organisée par Le Journal de Nantesest levée pour la construction d’un monument, où les victimes honorées sont inhumées le 23 mars 1831.

Place des sépultures religieuses autres que catholiques

Lieux d’inhumation israélites

La localisation précise du premier cimetière juif, dont la trace écrite apparaît sur un vieil inventaire du prieuré se référant à un document de 1231, est difficile. Ce lieu est acheté à titre privé par un Juif pour son activité professionnelle de pompes funèbres. Le massacre des Juifs de Nantes en 1236, suivi d’un édit de bannissement des Juifs de Bretagne prononcé par le ducJean le Rouxen 1240, provoqua la disparition de la communauté juive de la ville. Seules les dépouilles de Juifs de passage, commerçants itinérants, colporteurs, y sont inhumées.

Avec l’apparition du protestantismeet jusque dans les années 1870, le carré juif était enclavé dans la partie réservée aux protestants. En 1876, une demande des autorités juives de Nantes auprès de la Mairie laisse apparaître que ce cimetière servait en outre à enterrer les corps des Juifs de villes comme Angers, Brest, Quimperou encore Rennes, dont les communautés ne bénéficiaient pas de l’existence d’un cimetière israélite.

Accueil des sépultures non-catholiques

Le premier lieu d’inhumation des Protestants(Calvinistes) fut au début du XVIIe siècle le cimetière Saint-Cyric, ancien lieu de sépulture de l’église Saint-Cyr et Sainte Juliette (motte Saint-André) rasée par Pierre Mauclercau XIIIe siècle. Une nouvelle église est construite, avec un nouveau cimetière, tandis que l’ancien est abandonné. En 1601, c’est ce lieu qui est accordé aux Protestants, malgré la vive opposition des paroissiens catholiques qui refusent de céder ce terrain pourtant inutilisé.

La partie la plus ancienne, située à gauche de l’entrée principale, accueille les cimetières juifet protestant. Jusque dans les années 1870, le carré juif était enclavé dans la partie réservée aux protestants. Depuis la création de la zone réservée aux Israélites, ces tombes ont progressivement disparu ; il n’en restait qu’une en septembre 2009, celle du chocolatier Godefroy Goldstein (1794 – 1844).

Lieux d’inhumation musulmans

Des tombes musulmanes figurent dans le carré militaire de la Bouteillerie et parmi les tombes des victimes des bombardements de Nantes de 1943-1944 situées dans le cimetière de la Chauvinière. Une partie des Musulmansétant d’origine étrangère, des familles choisissent de faire rapatrier le corps de leurs défunts dans le pays de leur choix. En 2009 ce type de transfert, très réglementé, coûtait entre 3 500 € et 5 000 €, à la charge soit des familles, soit de la communauté, soit des assurances, soit des états (la Tunisieet la Turquieprennent en charge le rapatriement des dépouilles de leurs ressortissants). Une partie croissante des Musulmans vivant à Nantes étant français, parfois depuis plusieurs générations, le transfert des corps est de moins en moins demandé. Les cimetières sont tenus d’accueillir les défunts de toutes confessions, et il existe à Nantes deux carrés musulmans, un à La Bouteillerie et l’autre au Cimetière Parc. Par dérogation, les défunts musulmans de l’agglomération de Nantes peuvent y être inhumés quel que soit leur quartier de résidence si celui-ci ne dispose pas de lieu musulman spécifique.

Conservation

Un travail de restauration est entamé en 2009 sur les sépultures les plus emblématiques. La première à suivre une cure de jeunesse est celle de Joseph-Fleury Chenantais, l’architecte à qui Nantes doit les plans de l’ancien Palais de Justice, la Manufacture des tabacs, l’église Notre-Dame de Bon-Port. Une partie des frais  sont  assumés par la ville de Nantes et la fondation du patrimoine (3 778 euros chacune). Pour toutes les opérations de rénovation de ce projet, il est demandé aux éventuels propriétaires des tombes une participation financière proportionnelle à leurs revenus. La rénovation du monument Chenantais prend fin en septembre 2009, suivent celles concernant les sépultures de Pierre Cambronne, Désiré Colombe et Debay.

Les inhumations

Toute personne décédée à Nantes et toute personne domiciliée à Nantes venant à décéder a la possibilité d’être inhumée en terrain commun dans un cimetière de la ville pour une durée de cinq ans au terme desquels les restes sont déposés dans l’ossuaire commun, à moins que des proches acquièrent une concession.  Outre l’inhumation, il existe la possibilité de recourir à la crémation(incinération). En 2009, la régie de fossoyage du service des cimetières de la ville de Nantes a procédé à 615 inhumations.

La Fondation du Patrimoine

Dans ce cadre du cimetière, notre ami et membre Pierrick de Lélée 13, rue Contrescarpe – 44000 Nantes pierrick.delelee@wanadoo.fr tel : 0614256394   nous a évoqué les travaux soutenus par la Fondation du Patrimoine. Via des souscriptions il est possible de réaliser des travaux de conservation des tombes. Contactez  le.

Miséricorde, un condensé de Nantes

Au fil de la promenade, c’est l’histoire de Nantesqui se dessine. Or, plusieurs sont des concessions perpétuelles, c’est-à-dire qu’ils appartiennent à des familles qui les entretiennent plus ou moins, ou pas du tout. C’est ainsi qu’un patrimoine risque de tomber en ruine.

La ville en a pris conscience. Désireuse de faire de Miséricorde, le Père Lachaise nantais, elle a décidé, avec la participation des propriétaires et de la fondation du patrimoine, de remettre en état quelques tombeaux remarquables. C’est ainsi que la rénovation de la tombe de Joseph Chenantais(1809-1869), architecte et commandant des sapeurs-pompiers est quasiment terminée. Quatre autres rénovations devraient être entreprises dans un premier temps.

En nous dirigeant vers le restaurant, un arrêt Place Viarme nous a rafraichi la mémoire en évoquant Charrette et la guerre de Vendée.

Pour le déjeuner nous avons retrouvé le restaurant La Cour Talensac déjà utilisé pour notre Assemblée Générale .

Eric nous confirmé quelques dates de sorties et  il a fait appel pour des candidatures du futur bureau de Passion’Nantes.

Les deux nouveaux membres se sont présentés :

 

Tanneguy de Charette                                  Arnaud de la Source

Présentation de la rencontre

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Les groupes

  • Groupe 1 (09:00) : 35 places disponibles sur 35

Informations complémentaires

  • Tarifs :
    • 30 € pour 1 personne

Date et lieu

Le 08/11 2011

Rue de Miséricorde, 44000 Nantes, France

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